Dans cet article, explorons la notion complexe de karma en nous référant au Livre de la Genèse, et tentons de comprendre comment les actions disharmonieuses accomplies dans le passé, qui forment notre karma résiduel, continuent de nous influencer dans notre vie présente, et comment nous pouvons nous en libérer progressivement, par un changement de regard sur l'expérience que nous en faisons au travers de notre corps.

La notion de karma a déjà fait l’objet de nombreux commentaires, de la part d’auteurs appartenant à des courants divers et souvent éloignés les uns des autres, rendant sa compréhension d’autant plus difficile. Notre intention n’est pas d’en donner une nouvelle définition et nous ne prétendons pas non plus offrir une vue d’ensemble de cette notion extrêmement vaste, qui nécessiterait certainement plusieurs volumes pour être explorée dans toute sa complexité. Nous souhaitons simplement la mettre en perspective avec le contenu proposé sur ce site internet, en cohérence avec notre conception de la pratique spirituelle, et plus particulièrement avec les deux premières étapes du Grand Œuvre alchimique, qui sont respectivement l’œuvre au noir et l’œuvre au blanc.

 

La référence aux textes sacrés

Lorsque nous souhaitons comprendre les lois et les grands principes qui régissent la vie de l’être humain, il est toujours judicieux de se référer aux textes sacrés. Sous la forme de paroles de sagesse, d’allégories et de symboles, ces textes renferment en effet toute la connaissance dont nous avons besoin pour comprendre le fonctionnement de la nature humaine, l’origine de la souffrance et le moyen de nous en libérer. Pour notre exposé sur le thème du karma, nous nous appuierons sur ce passage de la Genèse, qui relate la tentation et la chute d’Adam et Ève :

aucoeurduvivant tentation chute elan sarroLe serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que l'Eternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: « Dieu a-t-il vraiment dit : 'Vous ne mangerez aucun des fruits des arbres du jardin ?' ». La femme répondit au serpent : « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Cependant, en ce qui concerne le fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : 'Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez' ». Le serpent dit alors à la femme : « Vous ne mourrez absolument pas, mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal ». La femme vit que l'arbre était porteur de fruits bons à manger, agréable à regarder et précieux pour ouvrir l'intelligence. Elle prit de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea. Leurs yeux à tous les deux s'ouvrirent, et ils prirent conscience qu'ils étaient nus. Ils attachèrent des feuilles de figuier ensemble et s'en firent des ceintures. Quand ils entendirent la voix de l'Eternel Dieu en train de parcourir le jardin vers le soir, l'homme et sa femme se cachèrent loin de l'Eternel Dieu au milieu des arbres du jardin. Cependant, l'Eternel Dieu appela l'homme et lui dit: « Où es-tu ? » Il répondit : « J'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai eu peur, parce que j'étais nu. Alors je me suis caché. »

Genèse 3:1-9

Pour bien définir le cadre de notre analyse, partons tout d'abord du principe que le serpent tentateur (nahash) n’est pas le sauveur qui libère Adam et Ève d’un Dieu mauvais et jaloux qui les maintenait prisonniers dans le Jardin d’Éden. Cette interprétation « à rebours » qui fait passer le Diable pour le Rédempteur, est à la base de l’inversion des valeurs qui caractérise notre monde moderne. Certaines mouvances gnostiques apparues dès les premiers siècles après Jésus-Christ, et dont l’influence nuisible opère encore aujourd’hui au sein d'ordres sataniques, ont voulu voir le serpent comme la figure de Jésus (ou de Lucifer parfois), qui apporte la connaissance du bien et du mal à Adam et Ève, connaissance à laquelle le serpent les persuade d’accéder pour que leurs yeux s’ouvrent et qu’ils deviennent l’égal de Dieu. Nous resterons fidèles à l’interprétation traditionnelle, selon laquelle le serpent est l’Adversaire qui tente et corrompt Adam et Ève, entraînant leur chute hors du Jardin d’Éden. En se rebellant contre la Volonté divine, par l'usage de leur libre-arbitre, Adam et Ève se condamnent à occulter leur véritable nature et à vivre dans la peur d’être « mis à nu ».

 

L’inversion des rapports sous l’influence de l’ego

L’apparition de la connaissance du bien et du mal dans l’esprit de l’être humain va avoir pour effet de renverser les rapports. Imaginons : s’il n’y a que le Bien suprême et que tout ce que nous faisons est « juste », la connaissance du bien et du mal va forcément changer le rapport que nous avons avec la réalité que nous vivons. Désormais, ce qui était considéré comme un Bien suprême devient quelque chose de « mal », et son opposé est considéré comme quelque chose de « bien ». C’est précisément ce qu'ont vécu Adam et Ève après s’être laissés tenter par le serpent. Alors qu’ils considéraient leur nudité, symbole de leur pureté et de leur simplicité, comme quelque chose de naturel et de juste, celles-ci deviennent soudainement quelque chose de honteux pour laquelle ils se sentent en faute. Ils considèrent désormais que leur nudité est quelque chose de « mal », et qu’il est « bien » de la cacher avec une feuille de figuier. C’est ainsi que la connaissance du bien et du mal inverse complètement les rapports dans l’esprit de l’être humain, brisant l’ordre, l’harmonie, et l’équilibre, états qui sont la conséquence de la véritable Connaissance, qui est l’alignement sur le Bien suprême, que nous assimilons aussi à la Volonté divine, à la Lumière spirituelle ou encore à la Morale divine (notez la majuscule).

Cette Connaissance absolue est la Gnose, qui n’a donc strictement rien à voir avec la connaissance du bien et du mal, contrairement à ce qu’ont voulu croire les gnostiques, en les confondant. Pour les gnostiques, la connaissance du bien sous-tend la connaissance du mal, ce qui relève du manichéisme, et donc du dualisme. Selon cette conception relativiste des choses, on ne peut définir le bien sans définir le mal, ce qui implique nécessairement un cadre de référence, une « morale ». C’est une hiérarchisation des valeurs qui procède d’un processus analytique, et qui est donc forcément subjective dans la mesure où chacun perçoit le monde à partir d’un filtre qui lui est propre, influencé par son éducation, sa culture, sa confession, son vécu, soit de l’ensemble de ses conditionnements. Ainsi, par exemple, la morale d’un chrétien n'est pas la même que celle d’un musulman. Par contre, si ces deux individus parviennent à transcender la morale et à s’aligner sur le Bien suprême, ils cessent de s’opposer et s’unissent dans un élan d’amour fraternel, où l’un cherche à embellir la vie de l’autre, conformément à la vocation même de l’âme vivante, qui est de servir le bien commun. aucoeurduvivant karma domino elan sarroToutefois, s’ils renoncent à s’abandonner à la Volonté divine, ils continuent à opposer leurs systèmes de valeurs, tous les deux persuadés d’avoir raison, de détenir la vérité sur ce qui est bien et sur ce qui est mal, et cherchant à convertir l’autre à leurs propres systèmes de valeurs. Malgré leur différence de « visions du monde », tous deux sont dans la même dynamique, dans la même vibration. À cause de leur identification à des schémas de fonctionnement identiques, ils renforcent en eux-mêmes ce qu’ils croient dénoncer et combattre chez l’autre. En croyant faire le bien, ils font le mal, quand bien même seraient-ils animés par les meilleures intentions du monde, car c’est l’esprit de division qui les influence.

 

La morale est-elle mauvaise ?

Rien n’est mauvais en soi, car le Mal absolu n’existe pas. La morale, en tant que cette connaissance du bien et du mal, n’est donc pas mauvaise en soi, mais elle peut créer un déséquilibre si l’individu s’y réfère pour agir, et que son action est de nature à réprimer l’élan de vie de son âme, qui se serait manifesté par une action différente. La morale est toutefois utile pour un individu qui n’a pas encore entrepris la régénération de son âme, dans la mesure où cette morale lui sert de « garde-fou » pour ne pas laisser libre court à ses pulsions les plus immorales. Mais en refoulant et en réprimant ces dernières derrière le voile de la morale, elles grandiront et remonteront un jour à la surface, de manière dévastatrice. Par contre, l’être qui a purifié son subconscient de toutes les ombres qui s’y trouvaient emprisonnées, n’a plus besoin de la morale du monde pour orienter ses actions. Celles-ci sont naturellement alignées sur les élans de vie de l’âme, et elles n’entraînent par conséquent aucun déséquilibre.

Si la morale offre certains repères pouvant s’avérer utiles durant le parcours de l’œuvre au noir alchimique, elle devra être remplacée par le Bien suprême, qui est l’action juste, lorsque l'individu se sera décidé à sortir de la dualité pour s'engager sur la voie du milieu et entamer l’œuvre de purification de ses ombres subconscientes (œuvre au blanc alchimique).

La distinction entre la Morale divine et sa perversion, a fait l’objet d’un article, que nous vous invitons à découvrir en complément du sujet de cette page.

 

L’esprit de division dont il est question est ce principe nommé « diable », de l’ancien grec diabolos, qui signifie l’action de « jeter en travers ». Le serpent tentateur de la Genèse est, à notre sens, une métaphore de ce principe qui s’interpose entre les deux polarités complémentaires (yin et yang) et qui rompt l’équilibre synonyme d’harmonie et d’ordre. C’est ce principe, que l’on nomme également ego, qui divise l’individu en lui-même, et les individus entre eux, pour mieux régner. La connaissance du bien et du mal fait référence aux impulsions d’attraction et de répulsion de l’ego, ou, comme le disent les bouddhistes, au désir et à l’aversion. On aime et on recherche ce qui est « bien » et on n’aime pas et on repousse ce qui est « mal », mais d’une manière inverse au Bien suprême, comme nous l’avons vu.

Afin de ne pas commettre une grave erreur de jugement, nous devons faire remarquer que l'ego-diabolos n'est pas le mal, car comme nous l'avons dit, le mal absolu n'existe pas, et rien de ce qui existe, absolument rien, n'est mauvais en soi. L'ego-diabolos est un principe dont la fonction est utile, comme toutes choses créées par Dieu, mais ce principe, qui est celui de la division, doit être maîtrisé pour servir les intérêts de l'âme vivante, et non s'y opposer, au risque de nuire à son épanouissement.

Revenons au passage de la Genèse. Comme nous l'avons dit, la nudité d’Adam et Ève est le symbole de la pureté et de la simplicité de l’âme parfaitement équilibrée dans ses polarités, sur tous les plans (correspondant aux sept chakras principaux étagés les uns au-dessus des autres le long de la colonne vertébrale, jusqu'au sommet du crâne). Pour que l’âme soit ainsi en équilibre, l’esprit (masculin-yang) doit pouvoir s’unir au corps (féminin-yin) et à tout ce qui s’y manifeste. Cette union intérieure est flagrante chez les petits enfants[1] : ils ne se cachent pas derrière des masques, des faux-semblants et autres mécanismes de défense. Ils sont vrais, authentiques, entiers. Leur esprit ressent, éprouve pleinement les sensations corporelles (émotions), qu’ils dévoilent en toute transparence, sans peur d’être jugés. Il n’y a que la lumière de la vérité, que rien ne vient occulter (peut-être est-ce pour cette raison que l'on dit que « la vérité sort de la bouche des enfants...! »). L’esprit étant aligné sur le vivant qui se manifeste au travers des sensations corporelles, dans l’accueil inconditionnel de leur nature, l’âme peut se révéler et refléter parfaitement le Bien suprême, sous la forme de l'harmonie et de l'équilibre.

Pour la Lumière de l'esprit, aucun état d’âme n’est mauvais, qu’il s’agisse de la peur, de la colère ou de la tristesse. C'est une action de présence bienveillante, qui ne connaît pas le mal. 

Différence entre karma neutre et karma résiduel

La connaissance du bien et du mal inverse les rapports. Le Bien suprême qui se reflète dans le corps par des états d’âme − la vérité du vivant −, est perçu comme quelque chose de mauvais qu’il faut cacher. Dès lors, il est « bien » de cacher la vérité et il est « mal » de la dévoiler. Dans cet état d’esprit, nous aimons, recherchons et privilégions tout ce qui permet de cacher, et nous rejetons, détestons et désapprouvons tout ce qui rend visible cette vérité jugée imparfaite et mauvaise. L’esprit se désidentifie de la véritable Connaissance, qui est le Bien suprême, et s'illusionne en s’identifiant à la connaissance du bien et du mal, c’est-à-dire aux impulsions d’attraction et de répulsion de l’ego, ce qui a pour effet de briser l’unité entre la Lumière de l'esprit et l'âme vivante.

Toute action (karma) accomplie par un être entraîne des conséquences. C’est une loi de cause à effet à laquelle personne ne peut échapper, pas même un Yogi, pas même un Saint. Toutefois, il faut distinguer deux catégories d’action, dont les conséquences sont différentes. Premièrement, lorsque l’action est accomplie par l’esprit aligné sur l'élan vital, donc sur l'âme, elle est fondamentalement juste et n’entraîne par conséquent aucun déséquilibre. On parle de karma neutre. Ce sont-là toutes les actions qui participent à l’épanouissement de l’âme vivante, par la considération et la satisfaction de ses besoins fondamentaux, l'accueil inconditionnel des émotions et des pensées, la réalisation de ses aspirations et de sa mission de vie, etc. Ces actions sont autant de manifestations (ou reflets), dans la réalité du monde créé, du Bien suprême, dont la Volonté est l’amour inconditionnel du vivant. Deuxièmement, nous considérons les actions qui ne participent pas à l’épanouissement de l’âme, lorsque l’esprit s’identifie à l’ego et détourne son attention hors du vivant. Dans cette seconde catégorie, l’ego s’interpose et dévie la Lumière de l’esprit hors du corps et du vivant qui s’y manifeste, qui, en conséquence, n’est plus considéré, respecté et honoré. Le voile de l’ego-diabolos s’est jeté au travers de la Lumière spirituelle et du vivant, plongeant ce dernier dans l’ombre. Ainsi privée de la force spirituelle agissante dont elle a besoin pour s’épanouir, l’âme vit une souffrance, qui est l’expression d’un déséquilibre. L’ensemble des actions accomplies dans un état d’identification à la volonté inférieure de l’ego, qui s’oppose à la Volonté divine, qu’elles soient bonnes ou mauvaises d’un point de vue moral, produisent des conséquences néfastes pour l’âme, dont il faudra tôt ou tard payer le prix. Pour qualifier cette seconde catégorie d’action, nous parlons de karma résiduel.

 

Karma et libre-arbitre au regard de la Genèse

Karma est un mot sanskrit qui est se traduit littéralement par « action ». L’action est l’usage du libre-arbitre. Lorsque ce libre-arbitre s’exprime par des actions accomplies en conformité avec les Lois divines, Adam et Ève vivent en équilibre, en harmonie et en unité dans le Jardin d’Éden. Ils vivent dans leur état primordial, alignés sur le mouvement même de la vie, symbolisé par la simplicité, la confiance, la pureté, la fluidité et l'innoncence de la prime enfance. Toute action (karma) ainsi alignée sur l'axe causal qui est le Bien suprême et la Volonté divine, n’engendre aucun déséquilibre. Nous pourrions dire également qu’Adam et Ève vivant ainsi en unité, sont une métaphore des polarités yin (féminin) et yang (masculin), parfaitement équilibrées à l’intérieur de l’être humain. Dans cet état d’équilibre, il n’y a que le Bien suprême ; le mal n’existe pas[2]. Par contre, toute action (karma) accomplie dans un état d’identification à l’ego, dans lequel sa volonté s'oppose à celle du Divin, est un mal dont les conséquences se manifestent sous la forme d'un déséquilibre. L'élan vital n'étant pas accueilli et honoré puisque l'attention de l'esprit est déviée, cet élan se fige et vit une disharmonie, un déséquilibre, et cela nécessitera tôt ou tard un rééquilibrage, une rectification, équivalant au paiement de ce karma résiduel (ce paiement de la dette karmique équivaut à la rédemption et au « salut »).

La notion de punition ou de châtiment n’est pas le fait d’un Dieu malveillant et vengeur, qui n’existe tout simplement pas dans une vision traditionnaliste, mais la conséquence du non respect des lois divines qui participent à l’harmonie, que l’être humain s’inflige à lui-même, lorsqu’il fait usage de son libre-arbitre en refusant de se soumettre à la Volonté divine.

 

Pour bien comprendre la différence entre ces deux types d’action, prenons l’exemple de la gestion des émotions. Spontanément, et de façon naturelle (donc juste), le petit enfant vit ses émotions sans répression et sans faire du mal à autrui. Son esprit est aligné sur le corps, et l’énergie vitale s’écoule librement dans la gestion saine des états d’âme. Le karma est neutre car l'action est juste. Plus tard, avec la formation de son mental, l’enfant comprendra que certaines émotions sont mal perçues par le monde extérieur, et qu’il doit les réprimer s’il veut éviter d’être puni ou privé d’affection. Dès lors, dans sa psyché, il y aura une distinction entre les bonnes et les mauvaises actions. Tout ce qui peut nuire à son image et susciter des réactions négatives du monde extérieur, devra être réprimé, contrôlé. L’acceptation de sa vérité intérieure sera désormais conditionnée par la connaissance du bien et du mal. Les élans de vie de l’âme que son esprit désormais identifié aux fausses croyances de l’ego, jugera indignes d’être aimés, seront privés de la Lumière d’amour inconditionnel dont ils auraient eu besoin pour s’écouler librement. En conséquence, ces élans vitaux de l’âme vont se bloquer, se figer, créant un déséquilibre. À ces élans de vie bloqués, figés, seront indissociablement liés fausses croyances et illusions de l'ego dysfonctionnel. Ces conditionnements négatifs sont autant de voiles qui maintiennent les élans de vie bloqués, cachés, tant et aussi longtemps que l'individu s'identifiera à eux. C’est là tout le symbole de la feuille de figuier, qu’il lui faudra désormais porter pour éviter de vivre le sentiment de honte qu’il éprouve lorsque sa nudité (la vérité du vivant) est dévoilée.

 

Les stratégies d’occultation de l’ego

Dès que l’être inversera les rapports en considérant que sa vérité intérieure est trop honteuse (mauvaise) pour être dévoilée, il réagira en conséquence par certains mécanismes de défense destinés à la maintenir cachée, dans l’ombre. Toutes ces parts étouffées de son âme, tapies dans l’ombre, ne disparaîtront pas pour autant ; elles solliciteront toujours la Lumière de l’esprit pour retrouver leur mouvement, pour renaître (renaissance qui équivaut au paiement du karma résiduel). Mais à chaque fois qu’une de ces ombres karmiques cherchera à remonter à la surface, l’esprit s’identifiera à nouveau au mécanisme de répression et de contrôle de l’ego, pour ne pas courir le risque de revivre un inconfort, tant par les sensations corporelles que par le sentiment de honte ou de culpabilité, forcément désagréables pour l’ego. Comme l’ombre cherchera continuellement à retrouver sa lumière perdue, l’ego devra constamment être sur ses gardes, créant non seulement un stress nuisible, mais également des dépendances aux mécanismes de défense auxquels il doit avoir recours pour occulter l’ombre à chaque fois qu’il y a un risque qu’elle soit vue. Ces réflexes conditionnés mis en place par l’ego pour éviter de souffrir à nouveau, sont intrinsèquement liés au karma résiduel.

Le karma résiduel n'est donc que l'élan vital de l'âme dont le mouvement libre a été entravé parce que l'esprit s'est identifié à l'ego et a « manqué la cible », c'est-à-dire a dévié l'attention hors du vivant (c'est là le sens originel du péché). Ce karma résiduel est une souffrance de l'âme, une blessure, un déséquilibre, une disharmonie, qui existera à l'intérieur de l'individu tant et aussi longtemps qu'il refusera de focaliser la Lumière de l'esprit sur lui, cédant à la tentation de réagir à partir des stratégies inhibitrices de l'ego-diabolos.

Ces stratégies égotiques peuvent être extrêmement nombreuses. Sans entrer dans les détails, puisque nous avons déjà traité de ce sujet ailleurs[3], nous distinguons les réflexes conditionnés suivants : mensonge, manipulation, agressivité, colère, victimisation, culpabilisation, recherche de stimulation sensorielle[4], procrastination, bonnes actions, etc. Tous les moyens sont bons pour étouffer, occulter et anesthésier les parts d’ombre (le karma résiduel) de l’âme dont l’ego a honte, et dont il redoute le dévoilement. Aussi surprenant que cela puisse paraître au premier abord, même la volonté de « faire le bien » peut servir à l’ego pour dévier l’attention hors du vivant. En effet, pour obtenir un sentiment valorisant et réconfortant en compensation d’une mauvaise image de soi, l’individu insuffisamment conscient des mécanismes qui l’agissent, peut chercher à se donner bonne conscience en faisant des actions qui lui apporteront l’estime et la reconnaissance des autres. Si cette démarche paraît noble et généreuse, il ne faut pas perdre de vue qu’elle n’est pas désintéressée, et qu’elle sert de « couverture » en quelque sorte, pour créer une couche de vernis étincelante, pour cacher tout ce dont la personne a honte en arrière-plan. C’est un paradoxe, puisque la personne, en aidant autrui, néglige et abandonne sa propre âme. Le service à autrui est naturel et juste lorsqu’il provient d’une intention de l’âme, et non d’une réaction conditionnée de l’ego qui s’en sert pour obtenir quelque chose en retour, même s’il ne s’agit que d’un simple « merci ».

Avec ce qui vient d’être dit, nous pouvons comprendre que faire le bien, au sens où l’entend la morale, peut être de nature à renforcer l’emprise de l’ego sur l’âme, qui continue ainsi d’être réprimée, étouffée, et donc de souffrir derrière l’ensemble des artifices mis en place pour éviter de lui faire face, ce qui revient par conséquent à lui nuire, donc à faire le mal. C’est en ce sens que nous disions plus haut que faire le bien revient à faire le mal, quand c’est l’ego qui est aux commandes. C’est ainsi que la personne, souvent animée par les meilleures intentions du monde, comme nous l’avons dit également, a l’impression d’être juste puisqu’elle accomplit de « bonnes actions » ; elle donne de l’amour à autrui, avec conditionnalité, mais l’amour inconditionnel qu’elle devrait apporter à son âme, elle se l’interdit parce qu’elle ne se sent pas digne d’être aimée pour tout ce qu’elle estime « imparfait » en elle. Et en arrière-plan, sous cette couche de vernis mise en place pour faire illusion, la dualité s’amplifie (et le karma résiduel aussi, par conséquent). Nous retrouvons-là également l’attitude qui consiste à se montrer bienveillant à l’égard d’autrui pour échapper au sentiment de culpabilité que l’on ressent après lui avoir fait du mal, ce qui est très égoïste quand on y pense.

Faire le bien pour échapper au mal peut nous maintenir dans la dualité, sous l’emprise des stratégies de l’ego. Ce n’est évidemment pas ainsi que l’on peut atteindre le « salut », qui est la libération de l’attachement aux réflexes conditionnés de l’ego et la transmutation (guérison) de toutes les ombres (karma résiduel) qu’ils maintiennent prisonnières dans le subconscient.

Dans l’allégorie de la Genèse, l'amour inconditionnel de l’âme est symbolisé par l’acceptation de la nudité. Puis vient l’action du refus et la honte de cette nudité. L’âme est désormais jugée, reniée, rejetée par l’esprit identifié à l’ego qui la considère comme quelque chose de mauvais. Cette fausse croyance de l’ego se manifeste par l’idée que la nudité est mauvaise, et qu'il faut par conséquent la cacher. 

Toutefois, il faut bien comprendre que ce n’est pas parce que le réflexe conditionné nous permet d’anesthésier la souffrance de l’âme que celle-ci disparaît pour autant ; elle est simplement repoussée dans le subconscient, jusqu’à la prochaine remontée, qui se produira indépendamment de notre volonté. C’est un processus naturel : toute ombre aspire à retrouver sa lumière perdue. Alors, soit elle se manifeste par une impression subtile surgissant de notre subconscient, soit elle se projette dans notre réalité extérieure[5], sous la forme d’une situation qui nous fera réagir à partir de nos réflexes conditionnés égotiques.

Face à la réactualisation de notre karma résiduel, nous sommes immédiatement tentés de réagir selon les mêmes conditionnements, qui sont les schémas de fonctionnement automatiques de notre ego.

Dès que le karma résiduel est réactivé par les circonstances de la vie ou qu’il remonte à la surface sans raison apparente, l’ego déclenche le mécanisme de défense dans le but d’étouffer le feu karmique. Comme cette réaction nous permet en principe d’atténuer la souffrance, nous en ressentons immédiatement un sentiment apaisant et euphorisant, que nous allons chercher à vivre à chaque fois que le karma résiduel sera réactualisé, nous enchaînant par conséquent à ce réflexe conditionné. C’est un cercle vicieux destructeur d’action-réaction qui amplifie le karma résiduel et nous enchaîne[6] à ses conséquences. Avec le temps, notre karma et conditionnements réflexes qui lui sont liés deviennent de véritables monstres[7] qui nous « possèdent » et nous privent de la liberté d’agir en étant alignés sur la Volonté divine. Nous en sommes alors rendus à l’état d’esclave de nos conditionnements.

Dans la tradition hermétique, cet ego qui nous rend esclave de ses réflexes conditionnés et qui empêche le dévoilement de l’ombre, est appelé le gardien du seuil. C’est également lui, le tentateur dont parlent les religieux, qui use de toutes les stratégies d’occultation pour dévier l’attention de l’esprit hors du vivant, lorsque celui-ci est jugé imparfait, honteux et indigne d’être aimé tel qu’il est. C’est l’adversaire qui refuse et qui accuse. C’est l’esprit de division qui coupe toute chose en deux parties : ce qui est digne d’être aimé, et ce qui ne l’est pas. La Lumière du pur esprit, elle, ne fait aucune distinction entre le bien et le mal, car elle est amour inconditionnel, qui éclaire de la même manière ce que l’ego considère comme un bien et ce qu’il considère comme un mal. Pour représenter cela, nous utilisons volontiers le symbolisme du Soleil, qui offre généreusement sa lumière à tout être qui veut bien s’y exposer, qu’il s’agisse d’un Saint ou d’un criminel.

 

Où se trouve le karma résiduel ?

Le karma résiduel, dont nous avons à nous libérer pour atteindre l’état de pureté, de fluidité, de détachement, de confiance et de simplicité qui était le nôtre avant la chute, est contenu dans notre subconscient. Comme son nom l’indique, le subconscient est la dimension de notre psyché qui est au-dessous du seuil de la conscience. Cette dimension subtile de notre âme interpénètre chaque parcelle de notre corps, et lui est indissociable jusqu’au moment de la mort.

Le karma résiduel contenu dans le subconscient se manifeste par des blocages d’énergies logées un peu partout dans le corps, mais surtout dans la zone du buste, au niveau des centres d’énergies, des glandes et des organes. Ces blocages perturbent à la fois la physiologie du corps, en empêchant l’énergie vitale de circuler normalement, et influencent négativement notre état d’esprit.

Notre subconscient (à ne pas confondre avec l’inconscient), peut être assimilé à un double « ombrageux » de soi-même, formé de toutes nos blessures émotionnelles. Il comprend tout ce qu’il y a de plus « inférieur » dans notre nature : tout ce que nous renions, réprimons, blâmons, et dont nous avons honte et aimerions être débarrassés pour correspondre à l’idéal de perfection artificielle imaginé par notre ego. Ce « corps de souffrance », pour reprendre l’expression employée par Eckhart Tolle, est notre karma résiduel. Tout le travail spirituel qu’il nous est demandé d'accomplir durant l’étape de l’œuvre au blanc alchimique, est la mise en lumière de toutes ces composantes de notre âme emprisonnées dans le subconscient, dans le but d’en libérer le potentiel vital.

 

La libération du karma résiduel, ou la voie de la rédemption

La libération de notre karma résiduel implique son accueil inconditionnel lorsqu’il émerge du subconscient, donc aussi, par conséquent, la désidentification des réflexes conditionnés de l'ego qui s'oppose à cet accueil. Cette remontée se produit constamment, de manière autonome, de sorte que nous avons juste à être vigilants et à nous placer dans le bon positionnement intérieur qui est l'alignement sur l'axe causal, c'est-à-dire la Lumière de l'esprit qui accueille la réactualisation du karma résiduel, en ressentant sa manifestation dans le corps. En d'autres termes, c’est un renoncement aux impulsions d’attraction et de répulsion de l’ego. La vérité du vivant doit pouvoir être acceptée inconditionnellement, avec toute la bienveillance de la Lumière spirituelle, cela également pour l’ego qui s’y refuse, dont nous pouvons percevoir les résistances sous forme de sensations dans le corps également. C’est là le seul moyen de nous sevrer de nos mauvais penchants et de retrouver notre liberté d’être.

Il faut être conscient également que le fait de renoncer aux réflexes conditionnés risque également de nous exposer à des réactions désagréables de la part du monde extérieur. Par exemple, celui qui a toujours menti sur ses sentiments profonds et qui dit tout à coup la vérité sur ce qu’il ressent au fond de lui, sera peut-être rejeté, humilié et méprisé par les autres. Ces derniers pourront parfois même se sentir trahis, blessés, humiliés et anéantis par les révélations de cet individu engagé sur la voie de la rédemption. Ce bouleversement potentiel fait également partie du « prix à payer » pour racheter[8] son karma et se sevrer de ses mauvais penchants liberticides.

Ce renoncement par lequel on revient sur le droit chemin, est la rectification alchimique, synonyme de conversion (voir notre article : la rectification, ou l'alignement sur la Volonté divine). Par ce réalignement sur le Bien suprême, qui s’accomplit par un simple changement de regard (c’est la signification du mot « repentance »), nous nous replaçons sur la voie du juste milieu ; nous atteignons la cible qui est la vérité du vivant. Nous acceptons de trancher le voile et de faire l’expérience de l’inconfort au contact de l’ombre, passage obligé pour sa transmutation. La division disparaît, et nous redevenons entiers…

Le « paiement » ou « rachat » de notre karma résiduel s’effectue progressivement, couche par couche. »

Le point de départ de ce processus de mise en lumière du karma résiduel, est l’impression subtile (état d’âme) que nous ressentons et qui déclenche le réflexe conditionné. En renonçant à ce dernier et en restant au contact des sensations corporelles qui manifestent notre karma résiduel, dans leur contemplation bienveillante, l’ego ne peut plus nous influencer, et le voile d’illusion est tranché. Il se produit alors une restauration de l’état d’âme, qui retrouve son mouvement, sa fluidité. Lorsque la transmutation est arrivée à son terme, nous ressentons un apaisement, une joie inconditionnelle, qui est le signe que l’énergie vitale, jusque-là bloquée, a retrouvé son mouvement.

Cet allègement karmique peut se produire en faisant l’effort de se placer dans l’action de présence. C’est un lâcher-prise, par lequel notre regard pénètre la vérité du vivant qui se manifeste ici et maintenant, à l’intérieur de soi. En fin de compte, tout dépend de l’usage que nous faisons de notre libre-arbitre. Nous avons TOUJOURS le choix entre deux possibilités : nous libérer de nos réflexes conditionnés, ou les alimenter et s’en rendre davantage prisonniers. « Être ou ne pas être, telle est la question »… disait Shakespeare.

Nous retrouvons aussi la signification profonde de la parole de Jésus Christ : « tendre l’autre joue ». Renoncer aux stratégies d’occultation de l’ego est un sevrage difficile et douloureux, mais l’abandon à la souffrance est le « chemin de croix » qui nous mène à sa libération, qui coïncide avec l’épanouissement de l’âme. Cette maîtrise de soi dans l’absence de réaction selon les vieux modèles de l’ego, est aussi symbolisée magistralement par la 11ème lame du Tarot de Marseille, dont le titre exprime bien que la force est dans l’action de présence qui observe avec cette neutralité bienveillante, et non dans la réaction par laquelle on souhaite se débarrasser de ce que l’on n’aime pas pour ne garder que ce que l’on aime.

L’action de présence par laquelle nous nous libérons intérieurement, ne nous condamne pas pour autant à vivre dans l’observation détachée de notre réalité intérieure. Une fois l’élan vital restauré, nous nous laissons porter par son mouvement et agissons, concrètement, dans le sens des aspirations de notre âme qui peut ainsi se révéler et se mettre au service de la Volonté divine, en faisant un parfait reflet dans le monde. Nous en ressentons de la joie et de l’enthousiasme, naturellement, et cela nous incite à agir d’une façon nouvelle, qui n’est pas le fruit de conditionnements passés.

 

Comment transmuter le stock karmique résiduel ?

Nous avons vu que la réactualisation du karma résiduel se fait automatiquement et qu’elle est par conséquent indépendante de notre volonté consciente. Si nous faisons l’effort de nous placer dans le juste positionnement intérieur, nous pouvons nous libérer progressivement de notre karma résiduel. Il nous suffit pour cela d’accueillir ce que la vie aura décidé de faire remonter à la surface. Cela exige une grande vigilance, et un renoncement aux tentations de l’ego qui souhaite nous maintenir déportés hors du juste milieu, dans l’enchaînement à ses réflexes conditionnés. Il est impératif de ne pas céder à cette tentation en en ressentant l’impulsion en soi-même, par la pleine conscience focalisée sur les sensations qui en sont la manifestation dans notre corps. Ce renoncement déclenchera également certains états d’âme, tels que la tristesse, l'impatience, la peur ou la colère, que nous pourrons alors également accueillir de la même manière.

aucoeurduvivant karma spirale coeur elan sarroLa réactualisation de notre karma résiduel et la souffrance qui l’accompagne, nous offrent l’occasion d’en apprendre davantage sur soi-même, et de croître spirituellement en choisissant de revenir au cœur du vivant. Rien n’arrive par hasard… toute situation porte en elle le germe d’une évolution intérieure. Encore faut-il avoir la volonté de considérer les choses ainsi, ce qui implique un changement de regard, une repentance... »

La pleine conscience focalisée est le positionnement intérieur qui nous aligne sur l'axe causal de la Lumière spirituelle. C’est la vision intérieure, l'équanimité bienveillante (Bien suprême), qui ressent attentivement tout type de phénomène qui apparaît dans la réalité intérieure, et qui attire l’attention sur lui, sans aucune volonté, aucune attente. Bien qu'elle conserve sa faculté de discerner l'harmonieux du disharmonieux, la Lumière de l’esprit ne fait aucune distinction entre ce qui est bien et ce qui est mal. Ce qui est agréable et ce qui est désagréable est contemplé avec la même bienveillance par ce Bien suprême qu’est la pleine conscience focalisée. Dans cet état d’esprit particulier, nous aimons « ce qui est » tel que cela est, sans volonté que cela soit différent. L’aversion et le désir propre à l’ego sont ainsi transcendés. S’il y a une volonté que l’expérience soit agréable, paisible, c'est l'ego qui contrôle. Il suffit donc simplement d’accueillir sans condition ce qui se manifeste, comme si nous en étions le spectateur détaché. Nous disons « simplement », car il n’y a en effet rien d’autre à faire. Ce qui ne veut toutefois pas dire que cela soit facile pour autant, de par les nombreuses résistances de l’ego qui s’oppose à ce lâcher-prise, et dont il faut également pouvoir prendre conscience avec équanimité lorsqu’elles se manifestent.

aucoeurduvivant soleil sourire elan sarroNous ne sommes pas l’acteur du film qui se joue, nous en sommes le spectateur, avec ce regard tendre et bienveillant. C’est une disposition d’esprit que l’on pourrait appeler un « sourire intérieur » accordé à la vérité du vivant. Toujours dans la douceur, jamais dans la brutalité ou la contrainte. Tout le secret de la rectification alchimique est là ! Dans ces conditions, la catharsis psychique se produit et le karma résiduel se transmute, couche par couche, réalisant par là même un sevrage des conditionnements de l'ego (en supprimant la cause, on supprime de facto la conséquence). Ce processus d’illumination intérieur progressif, est l’essence de la méditation, telle qu’elle est enseignée par les traditions orientales notamment (Vipassanâ, Zen, Dhyâna Yoga, etc.).

Pour les personnes particulièrement pressées qui souhaitent mettre toutes les chances de leur côté pour réaliser leur plein potentiel, il existe un certain nombre de pratiques qui favorisent l’ouverture du subconscient et la mise en lumière du karma résiduel qui s'y trouve bloqué. Les approches peuvent être différentes, mais le but est toujours le même : réactualiser le karma résiduel afin qu’il remonte au conscient et que la Lumière de l’esprit puisse ainsi prendre conscience, dans le positionnement juste tel qu’il vient d’être décrit ci-dessus. De cette manière, la catharsis psychique est accélérée, et la personne peut se libérer beaucoup plus rapidement de son stock karmique résiduel que par le seul travail d’accueil face aux aléas du quotidien, même si l’un n’empêche évidemment pas l’autre.

Sur ce site, vous trouverez deux pratiques qui vous aideront à transmuter votre karma résiduel, dont l’une peut être effectuée en complément de l’autre. Cliquez sur les images ci-dessous pour y accéder :

 

La pratique rituelle

 

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L'Alchimie spirituelle

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Le positionnement intérieur bien particulier qui permet d'ouvrir la porte de notre individualité à la Lumière spirituelle, afin qu'elle puisse y descendre et réaliser l'oeuvre de transmutation alchimique de notre stock karmique résiduel, n'est pas facile à vivre en pratique. L'ego étant très rusé, il peut très facilement nous faire croire que nous nous trouvons dans le juste milieu, alors que nous sommes encore et toujours influencé par la volonté de nous débarrasser de tout ce que nous n'aimons pas. Pour éviter de tomber dans les multiples pièges que l'ego peut nous tendre, il convient de bien comprendre la nature de ce positionnement intérieur juste, que nous avons appelé, ci-avant, le « sourire intérieur ». A cette fin, nous invitons à visionner cette vidéo, dont le contenu est complémentaire à celui de cet article.

 

 

Pensées à méditer :

Celui qui est délivré de la notion de l’ego, dont l’intellect n’est plus conditionné, celui-là, même s’il détruit tous les mondes, ne tue pas[2], pas plus qu’il n’est enchaîné par les conséquences de ses actions. »

Bhagavad Gîtâ, chapitre 18, vers 17

Tous les samskara[7] sont impermanents. Quand on perçoit cela avec la vraie vision pénétrante, on se détache de la souffrance ; c’est le chemin de la purification. »

Dhammapada, XX 5, 277

Vous avez entendu qu’il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. »

Matthieu 5:38-39

Tout ce à quoi l'on résiste persiste et tout ce que l'on embrasse s'efface. »

Carl Gustav Jung

Bienheureux est l'homme qui endure la tentation ; car quand il aura été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. »

Jacques 1:12



[1] Cela s’applique également aux animaux et aux « éveillés » ayant recouvré cette capacité à être pleinement eux-mêmes.

[2] Nous pensons que la capacité à faire le mal est exclusivement le fait de l’être humain, et que les éléments et les règnes de la nature en sont tout-à-fait incapables, tout comme les petits enfants d’ailleurs. La capacité de faire le mal serait liée à la possession d’un mental (à ne pas confondre avec l'intellect, la conscience ou l'esprit), et à la possibilité de faire des choix (libre-arbitre). Toute forme de vie dépourvue d’un mental (ou ayant un mental insuffisamment développé), est soumise de fait à la Volonté divine, et toutes ses actions sont par conséquent la manifestation du Bien suprême (karma neutre, n’engendrant aucun déséquilibre). En ce sens, nous pouvons dire que les forces à l’œuvre dans la nature, ne commentent aucun mal, même lorsqu’elles détruisent. Notons aussi que le mot « mental » a la même racine que le mot « menteur », ce qui est fort révélateur.

[3] Cf. chapitres 2.2.1.4 et 2.2.1.5 de notre dossier sur l’Alchimie spirituelle.

[4] Nous trouvons-là le recours à certaines substances, comme la nourriture (boulimie), les médicaments, les psychotropes, l’alcool, le tabac, le cannabis, etc., dont la consommation a pour effet d’interrompre le processus de transmutation désagréable, en déviant la force vitale vers les toxines apportées par ces substances, produisant, en conséquence de cette interruption, un apaisement euphorisant, dont on se rendra dépendant, bien davantage que des substances elles-mêmes. Nous avons-là également d’autres sources de stimulations sensorielles : télévision, internet, shopping, lectures, sexualité, etc. Ces choses-là ne sont pas mauvaises en soi, mais elles deviennent nuisibles lorsque l’ego s’en rend dépendant pour anesthésier la souffrance du vivant.

[5] « Tout ce qui ne vient pas à la conscience revient sous forme de destin. », disait Carl Gustav Jung.

[6] Cet enchaînement est appelé samsara par les orientaux. Il caractérise la vie du profane, qui erre dans le labyrinthe de l’existence, en périphérie du centre. C’est l’étape de l’œuvre au noir alchimique, durant laquelle l’âme vivante est privée de la force agissante de la Lumière de l’esprit et qui, en conséquence de cette privation, putréfie.

[7] Le karma résiduel et les réflexes conditionnés qui lui sont liés, correspondent aux samskaras (ou sankharade la tradition orientale.

[8] C’est le sens du mot « rédemption », qui vient du latin Redemptio (rachat).

 

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C'est en faisant le bien que l'on détruit le mal, et non en luttant contre lui. C'est en cultivant l'amour que l'on détruit la haine, et non en l'affrontant. C'est en faisant croître la lumière que l'on triomphe de l'obscurité, et non en lui livrant combat.

Charif Barzouk,

philosophe berbère de tradition orale,

de la première moitié du 20e siècle.