Comprendre l’influence du mal et s’en libérer
Nous sommes tous d’accord pour dire que la cause de tous les problèmes que rencontre aujourd’hui l’humanité, est le mal, que l’être humain inflige aux autres et à lui-même. Mais comment diable en est-on arrivé là ? Comment le mal a-t-il pu étendre ainsi son emprise aux quatre coins de la planète et à tous les échelons de la société ? D’où vient-il et comment pouvons-nous le vaincre ? Voilà autant de questions qui doivent être posées et qui méritent des réponses claires et sans détour.
C’est une évidence que le monde va de plus en plus mal, malgré l’ouverture des consciences qui gagne un nombre sans cesse croissant d’individus partout dans le monde. Il y a une inexorable et inévitable dérive vers toujours plus de déséquilibre à tous les niveaux de la société. Cela est d’autant plus surprenant que les progrès scientifiques suivent une progression exponentielle. L’homme moderne est capable de prouesses technologiques sans précédant, mais il n’a jamais été aussi malade et déprimé qu’aujourd’hui. L’abondance et la diversité des biens de consommation devraient le rendre heureux, mais c’est tout le contraire qui se produit. Grâce aux nombreux canaux de communication, il est désormais extrêmement facile et rapide de se connecter à n’importe qui, mais cela se fait au détriment de la qualité de la communication, de plus en plus virtuelle et superficielle. L’humanisme, la démocratie, la laïcité et l’égalité des chances reposent sur des valeurs reconnues et partagées partout dans le monde mais malgré cela, les inégalités sociales, le clivage entre les pauvres et les riches, les conflits interethniques ou religieux et l’appauvrissement intellectuel, atteignent des niveaux record. Bien que les questions centrales de l’écologie et de l’éthique commerciale ne soient plus à débattre, la pollution de la planète et l’exploitation des classes sociales les moins aisées, continuent pourtant de plus belle.
Notre but n’est pas de « peindre le diable sur la muraille » − aussi adaptée que soit pourtant l’expression au regard du contenu de cet article −, mais force est de constater que l’emprise du mal n’a jamais été aussi forte au sein du collectif humain. La soi-disant amélioration des conditions de vie et les soi-disant « progrès » qui la rendent possible, accroissent la souffrance et l’appauvrissement spirituel. Au lieu de s’améliorer comme cela devrait pourtant être le cas grâce aux avancées de la science, l’état de santé mentale et physique de l’être humain se dégrade dangereusement. Le mal se renforce et gagne du terrain, comme les métastases d’un cancer qui prolifèrent et nuisent au bon fonctionnement des différents systèmes vivants. Ce cancer qui ronge l’Humanité et la planète en est désormais à son stade terminal, et sa rémission collective est désormais compromise[1]. Les signaux d’alarme, qui avaient pourtant été allumés ces dernières décennies, n’ont pas été considérés avec toute l’importance qui leur était due. Les voix qui s’élèvent contre cette emprise diabolique qui domine le monde, sont impuissantes. La mise en place du Nouvel ordre mondial, auquel s’opposent les pseudo-dissidents sans se rendre compte qu’ils servent ses intérêts (nous verrons comment en fin d’article), en est désormais à sa phase terminale, à l’image de ce cancer nuisible qui étouffe l’organisme vivant jusqu’à sa mort.
Une décadence prophétisée par les textes sacrés
A la lecture de ces lignes, on pourrait nous reprocher de « jouer les Cassendre » en nous montrant excessivement pessimistes et alarmistes, et d’alimenter par là les pires scénarios possibles pour notre futur. En fait, il ne s’agit pas d’être positifs ou négatifs, mais tout simplement réalistes ! L’inéluctabilité de la catastrophe, désormais imminente, a été annoncée par les prophéties des grandes traditions, et il suffit simplement d’ouvrir les yeux pour voir que tout est en train de se réaliser, sous nos yeux…! Il suffit de se référer aux antiques prophéties amérindiennes, aux Purânäs hindous ou à l’Apocalypse de Jean pour se rendre à l’évidence que le contenu de ces textes sacrés décrit en effet avec exactitude ce qui se passe aujourd’hui. D’après la doctrine hindoue des cycles cosmiques, nous nous trouvons à la fin de l’Âge noir, ou Âge de fer (Kali Yuga, en sanskrit), qui est la période où la perversion, l’obscurantisme et l’appauvrissement des valeurs spirituelles est la plus grande. Tout est parfaitement conforme à la période que nous vivons actuellement. Le propre d’une prophétie étant de se réaliser, la question n’est pas de savoir quoi faire pour inverser le cours des choses, puisque celui-ci ne pourra plus l’être avant que ce cycle ne s’achève, mais de savoir comment nous positionner pour traverser au mieux les événements à venir et pour préparer l’avènement du nouveau cycle.
Nous pensons que la pire des choses à faire en l’état actuel des choses, serait de « vendre du rêve » en promettant un changement positif à l’échelle planétaire, à court ou moyen terme, car cela ne pourrait que susciter une désillusion lourde de conséquence dans l’esprit de celles et ceux qui auraient voulu placer tous leurs espoirs dans cette promesse et qui seraient par conséquent contraints de « déchanter » face au constat que cette amélioration ne se produit pas. De même, le fatalisme et l’enfermement dans la peur et l’inertie seraient tout aussi contre-productifs, car les prophéties ont également annoncé l’avènement d’un Âge d’or ; une Nouvelle terre, un Paradis terrestre, promis à celles et ceux qui se seraient donnés les moyens d’en bâtir les fondations, à l’intérieur comme à l’extérieur. Selon ces prophéties, si tragiques et pénibles que soient les événements par lesquels l’humanité doit passer pour vivre l’écoulement de tout le karma résiduel accumulé, celles et ceux qui œuvrent à la réalisation de cet Âge d’or, seront « sauvés », et donc assurés de pouvoir le vivre à l’extérieur, dans la Nouvelle terre (la descente de la Jérusalem céleste, selon la Bible). Faire ses preuves et mériter ainsi sa place dans le Paradis terrestre à venir, est une possibilité qui s’offre à tous les hommes et femmes de bonne volonté prêts à consentir aux efforts nécessaires pour vivre ce noble idéal. Voilà qui est réjouissant, n’est-ce pas ?
Pour bien comprendre comment nous pouvons renaître à notre véritable nature et incarner l’Homme nouveau, il nous faut d'abord identifier la nature de ce « mal » qui s’oppose à cette renaissance. Cette compréhension est indispensable, car il ne peut y avoir de « salut » sans reconnaissance et sans libération de cette influence de l’esprit du mal en nous. C’est la raison pour laquelle nous allons lui consacrer notre analyse, en commençant par expliquer ce qu’il y a au... commencement, avant que le mal apparaisse.
« Au commencement était le Verbe »
C’est par ces célèbres mots que débute l’Évangile de Jean. Le Verbe est le Saint-Esprit, la Lumière de Dieu, l’Amour du Père projeté en direction des Ténèbres, le Feu obscur de la Mère divine (Vierge), dans le but de s’y unir et d’y produire la Création (le Fils). C’est la rencontre du Masculin sacré et du Féminin sacré, qui font l’amour ensemble et donnent naissance à la vie : l’Enfant sacré, le Christ, fruit des entrailles de la Mère divine. Tout commence donc par la Volonté suprême du Père de communiquer son Amour, sa Lumière, à sa polarité complémentaire, la Mère. L’Amour du Père, connu comme le Souffle divin, attise le Feu obscur, féminin, et y produit le Feu éclairant : l’amour en tant que fruit de vie. En vertu de la loi de l’analogie, cette union des polarités complémentaires qui se produit au niveau macrocosmique, se produit également au niveau microcosmique, c’est-à-dire à l’intérieur même de l’être humain.
Dans notre article précédant[2], nous avons expliqué que l’individu est soumis à la Volonté divine lorsqu’il aime inconditionnellement, tout se qui se manifeste dans sa réalité intérieure. Dans ce positionnement-là, son esprit individuel (ego) est aligné sur l’axe lumineux du Pur esprit, qui peut ainsi le traverser verticalement, en son centre, et pénétrer la dimension féminine de son être, c’est-à-dire l’espace indéfini de l’éternel présent à l’intérieur duquel s’écoule la multitude de manifestations du vivant. Cette présence aimante et bienveillante à l’instant présent manifeste, à l’intérieur de l’être, l’union des polarités complémentaires que sont le Masculin sacré et le Féminin sacré, qui font ainsi l’amour ensemble et donnent naissance aux merveilleux fruits du Pur esprit : un élan de vie jaillissant des entrailles de l’être sous la forme de la charité, la joie, l’harmonie, la paix, l’équilibre, l’ordre, la compassion, le pardon, la tolérance, l’empathie, l’enthousiasme, la créativité inspirée, etc. Ces vertus sont comme autant de reflets de la Lumière du Pur esprit au travers de l’être devenu ainsi l’incarnation du Verbe, à l’image d’un prisme rayonnant la pure lumière blanche en de multiples rayons de couleurs ; l’amour du Père se reflète au travers de l’amour du Fils, et c’est par son amour ainsi rayonné dans le monde que le Fils est parfait comme le Père est parfait. Un tel être, porté par la force de l’amour, est naturellement bienveillant et charitable ; il prend soin de lui-même et des autres, et trouve son bonheur et sa plénitude dans le simple fait de laisser vivre son élan d’amour pour la création. Comme l’amour qui le traverse et l’élève se suffit à lui-même, cet être est désintéressé et détaché du résultat de ses actions. La vibration d’abondance, d’harmonie et de plénitude qui est la sienne, attire à lui tout ce dont il a besoin pour continuer à vivre ainsi la passion du Christ en lui. Il donne sans compter, car il sait qu’il ne manquera jamais de rien. Cet être-là vit comme un petit enfant, dans la fluidité, la grâce, l’émerveillement, la candeur et la spontanéité.
Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. » Marc 10:14
Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! » Matthieu 5:3
Si on observe ces deux paroles de Jésus, on en déduit que les pauvres en esprit ont quelque chose en communs avec les petits enfants, puisque les uns comme les autres reçoivent le royaume de Dieu (ou royaume des cieux). Donc, être « pauvre en esprit » revient à être comme les petits enfants. Et comment sont les petits enfants au juste ? Ils ont une grande capacité à vivre pleinement l’instant présent car leur mental n’est que peu développé. « Pauvre en esprit » peut donc être entendu comme l’absence de complexité mentale propre aux petits enfants ; une absence d’artifices mentaux, un dénuement de pensées superflues. Cette simplicité de l’ego centré sur l’instant présent et, par là, aligné sur la Lumière de l’Esprit, laisse le champ libre à cette dernière qui peut librement « descendre » à travers l’être humain et pénétrer sa réalité intérieure, et c’est ainsi qu’il reçoit le royaume de Dieu. Les « pauvres en esprit » sont ici les sages ayant atteints la maîtrise de leur et ego et de leur mental, alignés sur la voie du juste milieu, comme peuvent l’être naturellement les petits enfants, les animaux et toutes les consciences de la Nature. Nous pouvons conclure de ceci que l’ego et le mental sont les dimensions par lesquelles l’esprit du mal peut faire obstacle à la Lumière du Pur Esprit, et donc empêcher l’être humain de recevoir le royaume de Dieu.
Origine et influence du mal dans l’ego
Il faut bien prendre garde de ne pas associer le mal à l’ego et au mental, comme si tout cela n’était qu’une seule et même chose. Dans les courants spiritualistes, on entend souvent dire que l’ego est le diable et qu’il faut s’en libérer pour réaliser le Soi. Cela est vrai lorsque cette affirmation vient d’un Libéré-Vivant (Yogi) qui a réalisé la fusion consciente de son ego (son moi) avec le Soi (l’Esprit, Âtmâ en sanskrit), et qui détient donc la connaissance du caractère illusoire de tout ce qui appartient au domaine limité de la manifestation individuelle. En effet, pour réaliser le Soi, il faut nécessairement avoir transcendé l’ego, considéré comme l’obstacle à cette réalisation métaphysique. Toutefois, avant d’avoir atteint ce niveau de conscience, il existe une étape intermédiaire incontournable durant laquelle l’ego doit être maîtrisé et non transcendé.
Ce que la tradition appelle l’ego n’est rien d’autre que l’esprit individuel, la conscience individuelle ou la « conscience du moi » (ahamkara en sanskrit), dont le siège est situé au niveau de la glande pinéale, à la base du cerveau. L’ego est le « poste d’observation » au travers duquel se reflète la Lumière de l’Esprit, et grâce auquel celle-ci peut percevoir la réalité du monde manifesté. Sans ego, il n’y aurait donc tout simplement pas de conscience de notre réalité directe, et donc de l’âme vivante qui lui est indissociable et qui nous sert de véhicule pour faire l’expérience de cette réalité. Durant l’étape incontournable qui précède la réintégration consciente de l’âme vivante dans le Soi, l’ego doit se purifier de toutes les croyances mentales inutiles et de tous les mauvais penchants, c’est-à-dire, symboliquement, de tous les voiles qui empêchent la Lumière de l’Esprit (du Soi) de pénétrer librement la réalité intérieure et d’élever l’âme vivante à sa plus haute condition. Si l’ego était transcendé avant que l’âme vivante n’ait pu être intégralement restaurée dans son état primordial (christique), la Lumière de l’Esprit ne pourrait se réfléchir au travers de l’individualité, et toute possibilité de restauration de l’âme serait impossible. Durant cette étape intermédiaire[3] incontournable, l’ego ne doit donc pas être absorbé dans le Soi, mais être à son service en s’alignant verticalement sur Sa Lumière, de sorte qu’elle puisse se projeter dans la réalité intérieure. A ce niveau du cheminement spirituel, considérer l’ego comme une illusion et chercher à s’en débarrasser ne pourrait qu’empêcher l’épanouissement nécessaire de l’âme vivante. Ce cheminement spirituel comporte des étapes, qu’il convient de respecter, faute de quoi de graves déséquilibres peuvent être créés, et l’évolution spirituelle entravée.
Quant au mental, c’est l’instrument qui rend possible la cognition, c’est-à-dire le fait de pouvoir penser, apprendre, comprendre, résoudre des problèmes, imaginer, rêver, analyser, organiser, comparer, réfléchir, planifier, et à ce titre, il a sa fonction, son utilité. Le mental n’est toutefois pas l’ego, car il nous est possible d’observer la réalité intérieure en pleine conscience, c’est-à-dire sans penser, et c’est justement cette absence de voile mental qui rend l’ego perméable à la Lumière de l’Esprit. C’est donc bien par l’intermédiaire d’un ego maîtrisé, affranchi de toutes les formes-pensées inutiles, que notre réalité intérieure peut être illuminée.
Le mal prend racine dans l’ego, et nulle part ailleurs[4], lorsque cet ego s’identifie à des formées-pensées inutiles qui ne participent pas à l’épanouissement de l’âme vivante. Ces pensées[5] inutiles et donc superflues sont l’expression d’un mal car elles empêchent cet épanouissement de l’âme voulu par Dieu. Cela signifie que le mal est une opposition à la Volonté divine d’aimer, d’honorer, de respecter et de servir l’espace indéfini et l’âme vivante que cet espace porte en lui[6]. Cette opposition est un refus de réaliser l’union entre le Masculin sacré et le Féminin sacré. Le mal est une rébellion de l’ego qui refuse de se soumettre à la Volonté divine, sciemment ou par ignorance. Cette désobéissance est le péché, le mal. C’est la cause de tous les problèmes, disharmonies, désordres et déséquilibres. L’être humain veut être l’égal de Dieu et décider par lui-même, en faisant usage de son libre-arbitre. Il renie alors la Connaissance absolue du Bien suprême (Gnose), celle de l’alignement sur l’axe lumineux de l’amour inconditionnel, et choisit à la place la connaissance relative du bien et du mal et, en conséquence, bascule dans l’amour conditionnel et limité. Ces actions deviennent intéressées et il s’enchaîne à leurs conséquences.
Cela peut surprendre que nous affirmions que l’être humain désobéit à la Volonté divine en faisant usage de son libre-arbitre, car cela veut dire que c’est précisément l’usage du libre-arbitre qui rend possible le mal dans l’esprit et dans le cœur de l’être humain. C’est pourtant la vérité, car lorsque l’être humain refuse de se soumettre à la Volonté divine pour agir selon sa propre volonté, en faisant usage de son libre-arbitre donc, il se laisse tenter par l’esprit du mal, et devient diabolique. La véritable liberté est celle qui fait de l’ego l’esclave de la Volonté divine lorsqu’il s’aligne sur elle et aime inconditionnellement.
La soumission à la Volonté divine est la vraie liberté, et tout le reste n’est qu’une duperie, un semblant de liberté qui rend l’être humain esclave de sa propre volonté.
Cela est décrit allégoriquement dans le récit de la Genèse, lorsqu’Adam et Eve se laissent séduire par le serpent (le diable) qui leur promet que leurs yeux s’ouvriront et qu’ils seront comme des dieux s’ils mangent le fruit de la connaissance du bien et du mal. Cette (fausse) promesse de liberté est si tentante qu’Adam et Eve acceptent de désobéir à Dieu qui leur avait interdit de goûter à ce fruit. Ils font usage de leur libre-arbitre et cela équivaut à une rébellion face à la Volonté divine. L’usage du libre-arbitre précipite la chute de l’être humain hors du Jardin d’Éden, symbole de l’unité entre Dieu et ses créatures. Au regard de ceci, le libre-arbitre vu comme la possibilité pour l’être humain de choisir par lui-même et de faire ce qu’il veut, est tout simplement diabolique[7], car il est évident que si l’être humain ne fait pas la Volonté divine (le Bien suprême), il ne peut faire que la volonté de l’esprit du mal. Cela signifie que le libre-arbitre est un état de péché, ni plus, ni moins, qui rend l’être humain esclave de ses illusions, alors que la soumission à la Volonté divine (absence de libre-arbitre), rend l’être humain esclave[8] de Dieu, mais libre de l’esprit du mal. La soumission à la Volonté divine aboutit à l’harmonie et à l’ordre, alors que l’insoumission par l’exercice du libre-arbitre, aboutit à la disharmonie et au chaos.
Le mal est le péché (faute) commis par l’ego lorsqu’il fait usage du libre-arbitre et « manque la cible », déviant son attention hors du but, qui est l’épanouissement du vivant voulu par Dieu en l’instant présent. Cette déviation est produite par l’identification à des croyances mentales inutiles.
Nous utilisons l’expression « manquer la cible » pour décrire l’action par laquelle l’ego dévie du juste milieu, non seulement parce que cette expression est à l’origine du mot « péché », mais surtout parce qu’elle image parfaitement l’influence du mal à l’intérieur de l’ego. Lorsque ce dernier s’identifie à des croyances inutiles, il détourne son attention de l’instant présent et crée ce voile d’occultation qui empêche la Lumière de l’Esprit de pénétrer la réalité intérieure de l’être. En conséquence de cette séparation, le Masculin sacré et le Féminin sacré ne peuvent s’unir, et la force d’amour ne peut naître et s’élever des entrailles de l’être. Étant dépourvu de cet élan de vie christique, l’être ressent un manque d’amour en lui et agit à partir de ce manque, en cherchant à le combler par certaines stratégies. Dès lors, ses actions deviennent intéressées, et donc mauvaises, cela même si celles-ci semblent être bienveillantes en apparence. En effet, l’être qui agit à partir du manque d’amour est soumis à la connaissance relative du bien et du mal, et n’est plus aligné sur la Connaissance absolue du Bien suprême (amour inconditionnel). Dans ce cas, qu’il fasse le bien ou le mal, ce sera par intérêt, pour obtenir l’amour dans ses différents aspects (reconnaissance, estime de soi, confiance, sécurité, abondance, force, faveur, jouissance, joie, paix, plaisir, etc.). Dans cet état de conscience, les « bonnes actions » ne seront que le mal déguisé en bien[9], car l’être qui agit ainsi continue de manquer la cible puisqu’il cherche à combler un vide à partir de l’extérieur en y maintenant son attention, alors que la solution serait de renoncer à cette stratégie compensatoire en rétablissant l’union à l’intérieur de lui, pour que l’amour puisse être produit grâce à cette union, indépendamment de l’extérieur. Cette tendance à vouloir faire le bien pour obtenir quelque chose en retour − ne serait-ce que pour échapper à la culpabilité ou pour avoir bonne conscience − semble certes moins nuisible et destructrice que faire le mal, mais ce n’est qu’une apparence trompeuse, car en arrière-plan, l’âme vivante est toujours privée de la Lumière de l’Esprit, et ne peut s’éveiller, s’élever, s’épanouir. Les seules pensées, attitudes ou actions physiques qui soient fondamentalement justes sont celles qui sont impulsées par l’élan de vie d’amour à l’intérieur de l’individu, car elles sont désintéressées et elles reflètent le Bien suprême de l’Esprit.
Faire le bien par intérêt, revient à faire le mal. Mais aucune action ne peut être mauvaise si elle est accomplie dans le désintéressement personnel et le détachement de ses conséquences, quand bien même en donnerait-elle l’impression vu de l’extérieur[10]
L’esprit du mal dans la Bible
Comme le mal à l’intérieur de l’ego a pour effet d’empêcher l’union du Masculin sacré et du Féminin sacré, et donc la naissance de ce feu intérieur qu’est l’élan d’amour, il peut être considéré comme une désunion, une division ou une séparation. C’est là précisément l’idée exprimée par le sens étymologique du mot « diable » utilisé pour qualifier cette influence séparative inhérente à l’ego non-maîtrisé. En effet, en grec, diabolos signifie l’action de désunir en se jetant au travers. Comme nous l’avons vu, la conséquence de cette désunion entre les deux principes complémentaires est l’absence d’amour à l’intérieur de l’individu, absence qui est le terreau de toutes les pensées et actions mauvaises. En effet, si l’amour fait défaut, alors s’y développe son contraire : la haine, la rancœur, la jalousie, la perversité, la peur, la colère, l’intéressement, le calcul, le mensonge, la diffamation, la calomnie, l’humiliation, etc. Au lieu d’incarner le christ, l’individu incarne son opposé, l’antéchrist[11], l’incarnation de l'esprit du mal. Selon le caractère de l'individu, l'influence du mal peut se manifester soit contre lui-même, soit contre les autres.
Lorsque l’individu n’est pas aligné sur l’axe vertical du Pur esprit, qui est la Volonté divine d’aimer inconditionnellement la réalité intérieure, il se déporte hors de la Voie du juste milieu, qui est précisément cet axe vertical qui traverse l’individu en son centre. En conséquence de cette déportation, la Lumière de l’Esprit ne peut s’unir au Féminin sacré et au vivant, et l’unité intérieure est rompue ; la division apparaît et avec elle, le mal. L’individu n’est plus éclairé par la Connaissance absolue du Bien suprême (Gnose) et bascule dans la connaissance relative du bien et du mal, donc dans la dualité. Lorsque l’ego est aligné sur la Lumière de l’Esprit, le Bien suprême se reflète sous la forme de l’élan de vie christique, mais lorsque ce même ego « manque la cible », cet élan de vie fait défaut et son absence permet au mal de prendre racine à l’intérieur de l’individu, qui cherche alors, à l’extérieur de lui-même, un palliatif à cet amour, par intérêt. Dans cette impulsion-là, que l’individu fasse le bien ou le mal, il agit par intérêt et cela est diabolique. Nous disons bien « diabolique », en effet, car cette action intéressée empêche l’action désintéressée, donc juste, que l’individu accomplirait s’il était porté par l’élan de vie christique. Cela étant dit, si toutes les actions intéressées sont bel et bien diaboliques pour les raisons expliquées, leur degré de nuisibilité peut bien sûr varier grandement. À l’extrême, il y a la malveillance dépourvue de culpabilité, dont l’individu retire une jubilation perverse et un sentiment de toute puissance. À ce niveau-là de malveillance extrême, seule la recherche d’un plaisir égoïste compte. La division intérieure est telle que l’individu est dépourvu de toute sensibilité et de toute empathie, dans une indifférence totale à l’égard de la souffrance d’autrui[12].
Au travers de ces explications, nous comprenons que l’esprit du mal est l’usage du libre-arbitre de l’être humain, qui lui fait dévier l’attention hors de l’essentiel, c’est-à-dire de l’axe lumineux de l’Esprit (amour inconditionnel). Par ignorance ou par rébellion consciente, l’être humain s’écarte de la Connaissance absolue qui est le Bien suprême et s’identifie à la connaissance relative du bien et du mal. Cela signifie que l’esprit du mal n’est pas une entité autonome qui existerait indépendamment de l’être humain et qui l’influencerait sournoisement, contrairement à l’idée reçue largement répandue dans la conscience collective, mais bien un état d’esprit mauvais, nuisible, auquel s’identifie consciemment ou inconsciemment ce même être humain. Cela est un point très important sur lequel il faut absolument s’entendre, au risque de se méprendre sur la nature du mal et l’alimenter en soi-même en pensant le combattre à l’extérieur, en dépit des meilleures intentions du monde.
Dans la Bible, par exemple, l’esprit du mal est cité dans plusieurs passages avec des noms différents, mais très souvent l’expression employée est un adjectif qui qualifie l’état d’esprit de gens mauvais et donc opposés à la Volonté divine (la Lumière de l’Esprit), et non une entité extérieure et différente de ces personnes. Comme nous l’avons vu, le mot diable vient du grec diabolos et signifie l’action de jeter au travers. Le mot satan vient de l’hébreu et signifie « adversaire », tout comme mammon qui est un mot araméen. Trois mots venant de trois langues différentes, mais qui désignent le même esprit de division à l’intérieur de l’ego humain. Nulle part il n’est explicitement indiqué que le diable, satan ou mammon, sont des êtres différents de l’être humain et qui seraient responsables de ses péchés. Les considérer comme tels ne repose donc sur rien d’autre que de simples interprétations et suppositions. Partant de là, rien ne justifie qu’on associe le diable à un être puissant et malveillant situé en dehors de nous. Par contre, si l’on s’en tient au symbolisme, nous pouvons utiliser ce mot pour « personnifier » notre nature inférieure et cette tendance au péché qui nous influence lorsque nous nous déportons hors de ce juste milieu défini par l’axe lumineux de l’Esprit. Le diable est alors cette volonté inférieure qui nous tente en nous incitant à désobéir à la Volonté divine, c’est-à-dire à « manquer la cible », pécher. Qu’on appelle cette part de soi-même le tentateur, l’accusateur, le calomniateur ou l’adversaire, il s’agit donc toujours de l’ego dysfonctionnel de l’être humain.
Influence de l’esprit du mal dans le monde
Si le diable, en tant qu’esprit autonome indépendant et extérieur à soi, n’existe pas, l’influence diabolique existe toutefois dans le monde extérieur. C’est une évidence : il suffit d’observer autour de soi pour en voir les conséquences. La décadence du monde moderne et l’état de conscience de la majorité des êtres humains, manifestent cette influence diabolique, à différents niveaux. Si, par exemple, nous prenons l’ensemble des pensées émises par le collectif humain, nous nous trouvons face à une force d’influence colossale sur laquelle nous pouvons être amenés à nous aligner, sans nous en rendre compte. Si ces pensées ne sont pas produites par l’élan de vie christique, alors elles sont forcément diaboliques et s’opposent à l’épanouissement de l’âme vivante. En conséquence, ces pensées inférieures auxquelles nous allons nous identifier, nous divisent intérieurement, et toutes les autres pensées ainsi que les actions qui en découlent seront disharmonieuses et influenceront négativement les personnes qui entreront en contact avec elles. C’est une spirale infernale qui s’amplifie avec le temps, et c’est ce qui explique la dérive du monde moderne vers toujours plus de déséquilibre et de désordre. Ceci est certes présenté de manière très simpliste, mais c’est pourtant ce qui se passe à chaque instant. La grande majorité des êtres humains croient peut-être penser par elle-même et avoir une opinion personnelle des choses, sans se rendre compte que cette opinion est fabriquée par des croyances qui viennent de cette influence mentale, mais aussi de la génétique, de l’éducation, des conditionnements familiaux et culturels, des informations et plus particulièrement des images véhiculées par la politique, les religions, les systèmes philosophiques, l’industrie et bien sûr les médias, qu’ils soient « tout public » ou « dissidents[13] ».
Aujourd’hui, le déploiement de l’influence de l’esprit du mal est tel qu’il est impossible de ne pas y être exposé d’une manière ou d’une autre, cela même si l’on vit sur une île déserte au milieu de l’océan pacifique.
Si nous devons reconnaître l’esprit du mal dans le monde extérieur, c’est au travers de tout ce que l’être humain peut penser[14], dire et créer qu’il peut se manifester et nous influencer. À quelques niveaux que se trouve cette influence diabolique, elle se manifeste toujours par son caractère nuisible et son inutilité.
Il n’est pas nécessaire d’être extra-lucide pour se rendre compte que la tendance actuelle nous mène vers toujours plus d’opposition à la Lumière de l’Esprit. Cet obscurcissement croissant de la conscience humaine coïncide avec l’apogée du Nouvel ordre mondial, qui est l'une des manifestations les plus puissantes du principe de la division, au niveau planétaire. Cette organisation mondiale hégémonique, est mise en place avec zèle par l'élite inversée de ce monde moderne, que ces membres soient conscients ou non de l'influence de l'esprit de division qui les manipule. Cette dictature mondiale qui veut nous imposer l'universalisme et le progrès, sous couvert de droits de l'homme, d'humanisme et de démocratie pour tous, coupe en réalité l’être humain de sa propre Lumière spirituelle, par l’interposition d’un voile de pensée unique, tout en lui laissant croire qu’il pense par lui-même. Mêmes ceux qui se disent être des esprits libres, dissidents, se font manipuler sans s’en rendre compte, et servent les intérêts de ce Nouvel ordre mondial contre lequel ils s’indignent pourtant. En effet, les « conspirationnistes », qu'il s'agisse des leaders des mouvements de la fausse dissidence ou de ceux qui les suivent, maintiennent leur attention hors d'eux-mêmes et dilapident leur énergie vainement dans une direction qui ne sert pas l’épanouissement de leur âme, et nourrissent en eux la haine et la peur dont le Nouvel ordre mondial a besoin pour asseoir sa domination par toujours plus de contrôle des esprits et de répression des libertés individuelles. Nous ne parlons évidemment pas des véritables esprits dissidents[15] qui œuvre avec justesse pour établir l’harmonie et la paix, mais des pseudo-dissidents, pseudo-révolutionnaires et de tous les révoltés qui « manquent la cible » en maintenant constamment leur attention vers l’extérieur. Passer son temps à dénoncer les dérives du « système » dans un esprit revanchard, en injuriant autrui, en l'infériorisant, en l'humiliant, en le clashant, en le méprisant et en jubilant de pointer du doigt ses erreurs, à tort ou à raison d'ailleurs, n’a effectivement rien de très spirituel, au sens premier du terme. Dans une telle attitude, on croit être dans le camp du bien et de la vérité, mais on est encore et toujours pris dans les mailles du filet de l’esprit du mal[16], encore davantage peut-être que ceux qui sont peut-être moins lucides sur la crise du monde moderne, mais qui prennent davantage soin d’eux-mêmes et de leurs semblables.
Baudelaire, écrivit, dans l'un de ses poèmes, que « la plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas » ; la plus belle des ruses, peut-être bien, mais sûrement pas la plus pernicieuse. Si le fait d'être conscient que le Diable existe est une chose, c'en est une autre de comprendre « ce » qu'il est réellement et comment il peut nous influencer. La plus pernicieuse des ruses du diable est de faire croire qu'il existe, mais uniquement chez l'autre, à l'extérieur de soi-même, de manière à pouvoir faire diversion et ainsi rester bien caché dans notre propre esprit. En pointant du doigt l'influence du mal à l'extérieur, chez l'autre, nous pouvons avoir raison dans la critique que nous formulons, tout en étant faux spirituellement dans le positionnement qui est le nôtre. En effet, en maintenant ainsi l'attention focalisée sur le diable à l'extérieur, nous pouvons ignorer que cet esprit du mal que nous dénonçons nous manipule à notre insu. À ce niveau, il est tout aussi terrible de croire que le diable est l'apanage exclusif d'un groupe d'individus, d'une communauté ou d'une ethnie. L'esprit du mal ne s'arrête évidemment pas à des frontières délimitées par la race ou le sang ; il est le grand principe de la division, présent en des proportions variables en chacun d'entre-nous tant et aussi longtemps que nous n'aurons pas réintégré notre état primordial édénique, c'est-à-dire l'état de pureté intérieure qui fera de nous une incarnation vivante du christ-principe. Nous devons donc être vigilants, conscients, sages, pour ne pas nous laisser prendre au piège de cette force centrifuge qui tente de dévier la Lumière de l'esprit hors de notre réalité intérieure, pour maintenir ainsi la division et empêcher l'éveil de notre véritable nature.
Vaincre l'esprit du mal
La peur, la colère, un esprit revanchard, ou même un sentiment de vulnérabilité auquel on serait identifié, est le meilleur moyen dont dispose l’esprit du mal (ou l'esprit de division, ou les « forces du mal », c’est selon...) pour nous nuire, que son influence soit extérieure ou intérieure. Par conséquent, l’esprit de bienveillance qui accueille ces sentiments lorsqu’ils sont vivants en nous, est notre meilleur antidote, car grâce à ce positionnement intérieur, nous nous désidentifions instantanément de ces sentiments et ils ne peuvent plus produire une vibration déstructurante et malfaisante pour notre âme. Un esprit pur et noble ne lutte jamais contre le mal ou ses conséquences, il s’aligne sur l’axe lumineux de l’Esprit au travers de cet esprit de bienveillance qui permet ainsi à l’âme de retrouver l’harmonie et à partir d’elle, de produire son plus beau fruit : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la douceur, la foi (selon la parole de Saint-Paul, Galates 5.22-23).
L’esprit de bienveillance à l’égard de notre réalité intérieure, est le moyen le plus puissant à notre disposition pour nous prémunir du mal sous toutes ses formes, et aussi d’en neutraliser les effets lorsqu’on y est directement exposé. Alors, usons et abusons de ce positionnement intérieur.
Le moment de revenir à l’essentiel
Reconnaître l’influence de l’esprit du mal, en soi-même comme à l’extérieur, est utile, à condition que nous opérions aussitôt la conversion intérieure qui permet de le vaincre. Il s’agit de trouver le juste milieu, car sans cela la quête de vérité peut servir les intérêts de cet esprit du mal qu’on dénonce et dont on souhaite paradoxalement s’affranchir. La compréhension est nécessaire, mais à un moment donné, il faut pouvoir renoncer à ce besoin compulsif d'identifier et de dénoncer les problèmes à l'extérieur, car cela nous détourne du but prioritaire qui est, rappelons-le encore, la régénération et l’épanouissement de l’âme vivante jusqu’à sa pleine et entière manifestation christique. Comme le disait le sage indien Shri Aurobindo : « Quand nous avons dépassé les savoirs, alors nous avons la Connaissance. La raison fut une aide ; la raison est l'entrave. ». La raison, donc le mental, est utile tant et aussi longtemps qu’il nous aide à comprendre les illusions et l’inanité de nos attitudes, croyances et autres habitudes, mais ce mental devient une entrave lorsque, une fois la compréhension acquise, nous nous maintenons hors de nous-mêmes, dans l'entretien frénétique de stimulations mentales dont nous nous rendons dépendants et qui nuisent à notre âme. En restant ainsi prisonniers du mental, nous nous privons de toutes possibilités de réaliser l’union entre le Masculin sacré et le Féminin sacré, et donc aussi de mettre en mouvement cette force d’amour dont l’élévation nous est nécessaire si nous voulons pouvoir agir et créer la vie à laquelle nous aspirons vraiment.
Les tentations auxquelles nous sommes exposés sont extrêmement fortes et nombreuses en cette fin de cycle, et il n’est pas facile de ne pas se laisser dériver hors du juste milieu. C’est pourtant le travail qu’il nous est demandé de réaliser : renoncer à l’esprit du mal en nous soumettant à la Volonté divine ou, ce qui revient au même, renoncer à l'esprit du mal en nous alignant sur l'axe lumineux du Pur Esprit qui aime inconditionnellement tout ce qui se manifeste dans notre réalité intérieure. Ce positionnement intérieur active la restauration des forces animiques dont l'impulsion est nécessaire si nous voulons pouvoir oeuvrer pour l’avènement de la Nouvelle terre. Les personnes sincères qui se donnent les moyens de réaliser cette illumination intérieure, et qui s’autorisent à en rayonner la lumière par des actions concrètes contribuant à fonder les bases de notre futur, forment l’élite véritable dont le monde a besoin aujourd’hui.
L’attentisme et le fatalisme ne servent à rien ! C’est par la justesse de notre positionnement intérieur et par la nature de nos actions que nous prouvons notre valeur. Si notre idéal est l’expression libre du merveilleux potentiel créateur de notre christ intérieur, alors nous nous devons de l’honorer en faisant ce qui est utile à son actualisation, et cela commence ici et maintenant par l’effort du renoncement à tout ce qui est susceptible de l’entraver. C'est le moment ou jamais de revenir à l'essentiel, en réalisant la naissance de l'Homme nouveau.
Pensées à méditer :Le bien se manifeste par toute pensée et toute action qui contribue à l'épanouissement du vivant et à sa protection. » Elan Sarro Le retour du Christ ne se fera pas uniquement par l'avènement d'un être d'exception, mais aussi par l’ouverture de l’ego à la Lumière de l’Esprit, dévoilant la présence du christ-principe dans le cœur de celles et ceux qui se seront donnés les moyens de vivre leur apocalypse intérieure. » Elan Sarro La préparation, à la fin du cycle actuel, du nouveau cycle suppose l’existence d’un petit nombre d’êtres humains chez qui les possibilités spirituelles n’aient pas été obscurcies comme elles doivent l’être pour la plus grande partie de l’humanité. Ils sont « les esclaves de Dieu », c’est-à-dire qu’ils échappent à l’attitude de révolte contre la loi divine qui caractérise l’état d’esprit de la quasi-totalité des hommes de notre temps. Ils doivent être marqués sur le front du sceau divin : le front, siège du troisième œil frontal, œil de la connaissance principielle aveuglé et auquel s’est substitué celui de la conscience objectivante. Il y a ici restauration de l’œil de la connaissance intérieure chez un petit nombre d’élus dans le but de préparer les voies qui mènent à la naissance d’un monde nouveau. » Jean Marchal Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux; mais ils seront prêtres de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. » Apocalypse 20:6 Le péché contre l’Esprit, que Tout-Puissant je ne peux empêcher, c’est d’avoir pris l’esprit comme arme contre l’Esprit. » Lanza Del Vasto Lorsque l'homme supérieur rencontre la Voie, il l'embrasse fortement et ne la quitte plus. Apprendre le ciel et la terre, maîtriser le yin et le yang. Respirer l'énergie d'essence ancestrale. Garder son esprit en se reposant sur soi. Et maintenir la chair comme un. La vie peut durer aussi longtemps que le ciel et la terre. » Le Huangdi Nei Jing Les gens sont (égaux) comme les dents d'un peigne : ils descendent tous d'Adam, et Adam est de terre. Ce qui les distinguent les uns des autres, c'est la bienfaisance et le bel acte. » Prophète Mohammed (Charh al-Chahâb : 95) |
[1] Si cela vaut pour l'Humanité, qui ne peut plus être sauvée dans son intégralité, il n'en va pas de même individuellement, car chacun peut consentir d'accomplir les efforts pour obtenir son propre salut. Voir notre article La naissance de l'Homme nouveau.
[2] La dimension sacrée de l'amour.
[3] Appelée « œuvre au blanc » par les alchimistes.
[4] Ce qui n’empêche pas qu’il y ait des nuisances qui puissent l’influencer de l’extérieur, bien entendu (suggestions, consensus, croyances dogmatiques, idées-reçues, ondes, désinformation, manipulation médiatique, etc.), mais l’ego reste néanmoins pleinement responsable de ce à quoi il décide de s’exposer et d’adhérer.
[5] Précisons que le mal ne se limite pas aux seules pensées, mais également à toutes les actions qui en sont le prolongement physique. Ainsi, qu’il s’agisse des pensées ou des actions physiques, tout ce qui empêche l’épanouissement de l’âme est nuisible, donc mauvais.
[6] Par analogie, on peut représenter l’espace indéfini (Féminin sacré) et l’âme vivante (le Fils) qu’il porte en lui, par la mère qui porte dans son ventre, l’enfant.
[7] Nous rappelons ici le commandement ambiguë : « fais ce que tu veux sera toute la loi », qui est malheureusement devenu le credo de la plupart des sectes gnostiques et des sociétés secrètes infiltrées et perverties par des individus intéressés, avides et cupides, qui considèrent le serpent de la Genèse comme le Rédempteur qui libère l’être humain du joug d’un Dieu tyrannique. Cette doctrine séduisante est une inversion pure et simple de la Vérité, cause de la chute de l’être humain dans la condition la plus bestiale et inférieure qui soit, où la « rédemption par le péché », synonyme d'émancipation de la nature inférieure (et non de l'âme vivante), ouvre la voie aux actions les plus amorales et ignobles : orgies, viols, tortures, mutilations, rituels avec sang humain et animal, meurtres et abus sexuels d'enfant, etc. Nous disions que ce commandement est ambiguë, car il peut être également divin si l'on considère que la volonté dont il est question est celle de l'ego aligné sur la Volonté divine, qui devient ainsi son digne serviteur (ou son esclave, soumis à Sa Volonté suprême, voir note de bas de page suivante). Il faut être extrêmement prudent et précis dans le sens donné aux expressions employées ici, pour ne pas risquer de se fourvoyer. Si l'idée que chaque âme humain doit pouvoir s'épanouir librement pour refléter les qualités et les vertus divines, il faut bien faire attention que l'ego ne récupère pas cette sagesse pour servir ses propres intérêts dans un sens qui s'oppose à la Volonté divine. Si c'est l'ego dysfonctionnel qui fait ce qu'il veut, alors nous basculons dans le satanisme, évidemment. Par contre, si l'ego se purifie de manière à pouvoir s'aligner sur − ou se soumettre à − la Volonté divine, il permet l'éveil de l'âme qui peut ainsi s'épanouir dans le service du Bien suprême, et cette dynamique est absolument juste et parfaite. Concrètement, cet épanouissement de l'âme éveillée, réalisée, illuminée, se manifeste par l'offre généreuse et désintéréssée du fruit de l'Esprit, au sens où l'entendait St-Paul : « Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ; la loi n'est pas contre ces choses » (Galates 5:22-23). La Volonté divine, qui est le télesme dont parle Hermès Trismégiste dans la Table d'Émeraude, n'a strictement rien à voir avec la volonté inférieure de l'ego impur et dysfonctionnel, qui fait ce que bon lui semble pour servir ses propres intérêts, avec perversité, avidité, orgueil et suffisance. Détourner le sens du mot grec thelema, qui signifie « volonté », pour justifier les actions intéressées de l'ego et devenir esclave de sa propre volonté inférieure (tout en se croyant libre...), fait basculer dans le satanisme. Interprétée dans ce sens-là, l'injonction « fais ce que tu veux sera toute la loi » est en effet diabolique car elle glorifie l'usage du libre-arbitre par l'ego qui peut alors allègrement se complaire dans l'amoralité et l'immoralité en se croyant libre de faire absolument tout ce qu'il veut, s'arrogeant le droit de refuser de se soumettre à la Volonté divine. C'est bien le propre de l'esprit diabolique que d'interpréter à rebours les symboles et les commandements divins, pour servir les intérêts du « petit moi » dans l'indifférence totale à l'égard de la vie d'autrui. L'ego est libre de faire ce qu'il veut, à condition que cette volonté s'accorde avec la Volonté divine, et cela implique d'avoir le discernement requis pour distinguer ce qui est juste de ce qui ne l'est pas. Lire à ce sujet notre article la rectification, ou l'alignement sur la Volonté divine.
[8] Rappelons ces propos de St-Paul : « Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. » Épitres aux Romains, 6:22.
[9] La sagesse populaire nous le fait comprendre : « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».
[10] Lire la Bhagavad Gîtâ, chapitre 18, vers 17 : « Celui dont les actes ne sont pas motivés par le faux ego, dont l’intelligence ne s’enlise pas, tuât-il en ce monde, jamais ne tue. Jamais non plus ses actes ne l’enchaînent. ». L’expression « faux ego » utilisée dans ce passage fait référence à l’esprit du mal, soit à l’ego identifié à des croyances inutiles et illusoires. Le « vrai ego » est l’esprit humain libéré de ces fausses identifications et qui peut ainsi s’aligner sur la Lumière de l’Esprit.
[11] L'antéchrist peut être incarné par toute personne qui agit sous l'influence de l'esprit du mal, qu'elle soit croyante ou athée. Comme le disait le Christ : « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse. » (Matthieu 12:30). D'un point de vue ésotérique, cette parole peut être interprétée ainsi : toute personne qui n'agit pas à partir de l'élan de vie christique, est forcément sous l'influence de l'antéchrist, quel que soit le degré de nuisibilité de ses pensées et de ses actes. Toute personne qui n'est pas en unité avec le christ-principe en elle, s'écarte de la voie du juste milieu et disperse, dévie, éloigne de l'essentiel (tant elle-même que les autres) ; au lieu d'assembler, cette personne disperse ; au lieu d'unir, elle divise. A ce titre, faisons remarquer qu'il ne suffit évidemment pas de placer sa foi en Jésus-Christ pour être en unité avec le christ en tant que principe vital à l'intérieur de soi. Nombreux sont ceux parmi les chrétiens de tout bord (catholiques, protestants, évangélises, biblistes,...) qui sont persuadés d'être dans le juste par le seul fait d'avoir cette foi chevillée au corps, alors qu'en réalité ils sont parfois davantage animés par l'esprit de division que ceux qu'ils accusent d'être dans l'illusion et dans l'erreur. Ce n'est ni les croyances ni la foi qui font qu'une personne est juste ou pas, mais la nature de ses pensées et de ses actes. À ce niveau, un athée, un musulman ou un juif, peuvent être davantage « christiques » dans l'attitude qu'un chrétien fanatique aveuglé par des illusions qu'il considère comme des vérités.
[12] Il s’agit d’une pathologie mentale qui nécessiterait un traitement et un internement en psychiatrie. On l’observe par exemple chez les psychopathes, les pervers narcissiques ou les pédophiles. Chose étonnante, cette pathologie est largement répandue chez les individus les plus influents de ce monde, ce qui en dit long sur le degré de perversion de l’élite qui tire les ficelles au sommet de la pyramide du pouvoir.
[13] Même les médias alternatifs et dissidents, véhiculent les images du « système », donc exposent directement le cerveau des gens qui les regardent, à son influence délétère. L’image, qu’elle soit accompagnée ou non de critiques, impacte en effet le système nerveux et donc la réalité intérieure de l’individu, avec les conséquences que cela peut avoir sur sa physiologie et son état d’esprit. C'est ainsi que la violence, la haine, la peur et la vulgarité dont il se laisse imprégner parfois des heures durant, ensemencent son subconscient et y produisent une tonalité nuisible. En conséquence, l’individu alimente, par sa propre vibration et bien malgré lui, l’influence diabolique du « système » à laquelle il croit pourtant s’opposer en prenant parti contre lui. En plus des images qui impactent le subconscient de l'individu à son insu, l'espace est aujourd'hui saturé d'ondes électromagnétiques issues des nouvelles technologies, qui transmettent également des informations susceptibles d'affecter le système nerveux et de programmer le subconscient de l'individu sans qu'il s'en aperçoive, donc sa manière d'agir et de penser (comme en témoigne cet article : http://goo.gl/K53wUW), comme le ferait l'influence magnétique d'un hypnotiseur sur son sujet. Aujourd'hui, l'individu se croit libre d'agir et de penser à sa guise, alors qu'il est de plus en plus programmé par ces suggestions hypnotiques, subliminales, dont l'action est forcément liberticide puisqu'en étant ainsi piloté comme un robot, son âme ne peut plus suivre sa propre voie et s'épanouir. Comme le disait Goethe : « Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être ». C'est par les médias et la technologie moderne que ce mind control (contrôle de l'esprit) opère à large échelle au sein du collectif. C'est la soumission et la dépendance au pouvoir de la seconde Bête de l'Apocalypse (voir notre article : Lumière sur la période apocalyptique actuelle).
[14] L’ensemble des pensées émises par les êtres humains tout autour de la planète, alimente un réservoir psychique collectif, que certains auteurs assimileraient à un égrégore mondial, qui n’est pas une entité indépendante et autonome, mais qui produit constamment une émission de nature électromagnétique, qui peut nous influencer subliminalement dans le mauvais sens. Cette vision se rapproche du concept de « noosphère » de Teilhard de Chardin, à la différence que pour nous, cette influence collective n’est pas positive comme le pensait cet auteur, mais bien nuisible. Il est aujourd’hui très difficile de ne pas se faire influencer par elle, même lorsque l’on est investi avec sincérité dans une démarche émancipatrice. Cela fait aussi partie du mind control (voir note de bas de page précédente).
[15] Voir notre article : Le véritable esprit dissident et son usurpation.
[16] C’est aussi le cas de tous ces jeunes qui se fanatisent dans un islam « politisé » et qui partent faire le petit djihad en croyant se « soumettre à la Volonté divine » (c’est le sens du mot islam, rappelons-le) sans se rendre compte qu’ils font en réalité les affaires du grand principe de la division. En effet, c'est bien l'esprit du division, ou esprit du mal, qui est le grand instigateur de ce choc des civilisations. Par la stratégie dite du « pompier pyromane », il crée le chaos à partir duquel va naître et prospérer les mouvances fanatiques de tous bords, qui sèmeront le chaos partout où ils le pourront, détruisant tout sur leur passage, avec pour conséquence les mouvements migratoires que l'on connaît, et en finalité la dissolution des identités et la destruction des cultures. Cette perte de repère destabilise et déracine les individus qui deviennent ainsi aisément manipulables. Aussi, le Nouvel ordre mondial, qui est l'un des visages extérieurs du mal, profite de la menace terroriste pour rassembler les nations derrière une seule bannière, celle de la coalition mondiale. Cela justifie la guerre (toujours très rentable pour l'économie des pays qui la déclarent) et les mesures de contrôle et de restriction des libertés individuelles. Entre paranthèse, croire que certaines nations restent malgré tout souveraines et opposées au Nouvel ordre mondial, c’est mésestimer la puissance d'illusionnement de l'esprit de division qui tire les ficelles en arrière-plan. Bien que certains chefs de gouvernement cherchent à défendre sincèrement les intérêts de leur pays et semblent s'opposer au Nouvel ordre mondial, ils n’en demeurent pas moins tenus et menés par cet esprit de division, qui les conduira là où il veut. Tout cela est une vaste partie d’échec jouée à l’échelle mondiale, dans laquelle chaque camp croit avoir un coup d’avance sur l’autre, alors qu’en maintenant ainsi l’attention sur l’échiquier, aucun ne se rend compte de cette influence maléfique qui tire les ficelles en arrière-plan. Dans un camp comme dans l’autre, c’est l’esprit de mal qui triomphe en divisant (pour mieux régner) les hommes entre eux et l’homme en lui-même. Prendre parti pour un camp ou l’autre revient exactement au même, et la solution vraiment dissidente consiste donc à ne pas accorder d’attention et d’énergie à ce vaste jeu de dupe, pour se concentrer sur son propre salut et celui des êtres que l'on aime.
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