image1

Giacomo Leopardi (1798 -1837)
Leopardi et Schopenhauer

Leopardi, la joie barbare du desespoir

Leopardi aurait pu connaître l'œuvre de Schopenhauer, puisque la première édition du Monde comme volonté et comme représentation date de 1819; mais le philosophe n'arriva guère à la célébrité que vers 1840 ; l’attention de Leopardi ne fut donc pas attirée vers lui. Inversement, Schopenhauer n’a rendu hommage à Leopardi que dans la troisième édition de son livre : « Personne n’a creusé aussi profondément le sujet, et ne l’a épuisé aussi complètement, que de nos jours Leopardi. Il en est tout rempli et tout pénétré : la dérision et la misère de notre existence, voilà ce qu’il peint a chaque page de ses œuvres, avec une telle diversité de formes et de tours, une telle richesse d’images, que, loin de provoquer jamais l’ennui, il excite bien plutôt chaque fois l’intérêt et l’émotion ».

 

L'INFINI

(1819)

Toujours chères me furent cette colline déserte et cette haie qui, sur un long espace, cache au regard l’extrême horizon. Mais, m’asseyant et regardant, au delà de la haie j’imagine d’interminables espaces, des silences surhumains, un profond repos où peu s’en faut que le cœur ne s’effraie. Et comme j’entends bruire le vent à travers le feuillage, je vais comparant le silence infini à cette voix : et je me souviens de l’éternité, des siècles morts, du siècle présent et vivant et du bruit qu’il fait. Ainsi dans cette immensité s’anéantit ma pensée et il m’est doux de faire naufrage dans cette mer.

----------

Voir aussi:

www.giacomoleopardi.fr